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183 - Rencontre

 

 

Comme le veut la tradition, une fois l’an, le comité de l’AVIVO rencontre un représentant du Conseil d’Etat afin d’évoquer certains problèmes qui préoccupent l’AVIVO et ses membres. En date du 6 février dernier, le comité cantonal a eu plaisir à échanger avec Mme Florence Nater, en charge du département de l’emploi et de la cohésion sociale, laquelle a répondu à satisfaction à toutes nos questions.

L’Etat de Neuchâtel consacre annuellement 4 millions de francs pour l’Association Réseau Orientation Santé Social – AROSS – et plusieurs centaines de milliers de francs pour Pro Senectute. Pour l’AVIVO, il n’a attribué que Fr. 5600.- pour 2022 en faveur de la restauration du site internet et la publication du journal. Pourquoi une telle différence ? L’Etat est-il disposé à signer avec l’AVIVO un contrat de prestations pour les prochaines années et à revoir à la hausse le montant de son aide ?

AROSS comme d’autres partenaires reçoit une subvention car l’Etat achète leurs prestations. L’Etat ne peut soutenir que ponctuellement une association telle que l’AVIVO. Toutefois, des discussions sont en cours pour mieux valoriser le travail des bénévoles qui a une grande importance.

A ce propos, une antenne AROSS sera-t-elle établie au Val-de-Travers ?

Oui, l’objectif d’ouvrir une antenne AROSS au Val-de-Travers est envisagé. Non seulement les réflexions sont en cours mais des discussions sont actuellement menées au Parlement en vue d’une consolidation des prestations d’AROSS.

La mauvaise situation financière de la Caisse de pension de l’Etat de Neuchâtel est évoquée depuis de nombreuses années afin de justifier le refus d’accorder le renchérissement – ou une partie de celui-ci – des rentes versées aux pensionné∙e∙s. Le Conseil d’Etat est-il prêt à intervenir afin que cette situation soit débloquée?

La Caisse de pension de l’Etat dépend de son Conseil d’administration qui décide chaque année si et dans quelle mesure les rentes sont adaptées à l’évolution des prix. L’Etat n’intervient pas dans les décisions. Aujourd’hui, l’adaptation des rentes au renchérissement n’est pas d’actualité. Ces dernières années, les conditions d’une indexation n’ont pas été remplies, essentiellement en raison de la stabilité des prix jusqu’à l’an dernier (-1.6 % en dix ans), mais également en raison de la nécessité de garantir une évolution du taux de couverture pour atteindre les objectifs fixés au niveau fédéral (effort de recapitalisation). Les retraité∙e∙s de la CPCN peuvent bénéficier de prestations exceptionnelles lorsque le Conseil l’estime possible. Ainsi, le Conseil d’administration a décidé d’allouer en janvier 2022 une rente mensuelle complémentaire à caractère exceptionnel à toutes les rentières et à tous les rentiers.

Les subsides alloués par l’Etat aux assurés dans l’incapacité de payer des primes d’assurance-maladie en augmentation permanente pèsent lourdement dans le budget cantonal. L’AVIVO réclame depuis longtemps des primes proportionnelles à la capacité financière des assurés. Le Conseil d’Etat partage-t-il cette vision qui se veut plus sociale que le système actuel ?

Le Conseil d’Etat n’a pas rechigné à augmenter les subsides en 2023 dans la même proportion que l’augmentation des primes. Pour certains types de ménages (personnes seules, couples sans enfants notamment), la limite des revenus a de plus été revue à la hausse. Des mesures extraordinaires en faveur du pouvoir d’achat ont également été prises. Le Grand Conseil a alloué des moyens complémentaires pour cela. En 2023, une mesure extraordinaire est accordée aux personnes qui touchent un subside mais aussi à d’autres personnes selon des limites de revenus élargies, soit Fr. 21.- par mois. Les personnes à l’aide sociale ou au bénéfice des prestations complémentaires touchant un subside entier ne sont pas concernées. Le projet en faveur d’une caisse unique n’a pas bénéficié politiquement des majorités nécessaires.

Dans un autre registre, le Conseil d’Etat peut-il nous expliquer les raisons qui veulent que la Commission cantonale du logement est demeurée inactive ?

La Commission du logement, présidée par le chef du Département des finances et de la santé (DFS), n’est pas une commission permanente. Elle n’est convoquée que s’il y a des modifications de lois ou de règlements.

Dans le cadre plus global de la thématique des personnes âgées ou seniors, serait-il possible que le canton de Neuchâtel puisse se doter d’une loi-cadre en faveur des retraité∙e∙s, sachant que la Constitution neuchâteloise ne mentionne explicitement aucune forme d’encadrement ou de protection des retraité∙e∙s (v. Cst NE, art. 5) ?

Aujourd’hui, dans ce chapitre de la protection des personnes âgées ou seniors, aucun projet équivalent à ce qui existe dans le canton de Fribourg et, peut-être en Valais, mais à vérifier, n’est envisagé par le Conseil d’Etat. Notre canton dispose de lois sectorielles.

Quelle sera l’attitude du Conseil d’Etat face à la décision de la Confédération d’annuler les salaires minimaux pourtant acceptés par les populations neuchâteloise et genevoise ?

Le Conseil d’Etat a manifesté son mécontentement à propos de la décision du Parlement fédéral et cela en toute indépendance de la couleur politique. Cette compétence appartient aux cantons. Le Conseil fédéral devra revenir avec un projet de loi en consultation auprès des cantons. Mais cela prendra beaucoup de temps. Le Conseil d’Etat est favorable au fait de continuer avec le salaire minimal.

La décision du Conseil d’Etat de supprimer 100 postes de travail à RHNE fâche profondément les Neuchâtelois. Que répond-il à la population ?

Le Conseil d’Etat et son ministre de la santé Laurent Kurth sont conscients de l’énorme enjeu des dix prochaines années. Les personnes âgées restent hospitalisées en attente de place en EMS. L’évolution a surpris par sa rapidité, peut-être est-ce dû au Covid. RHNE a annoncé cette suppression de lits pour faire face à la situation financière actuelle et se préparer au défi des vingt prochaines années. Le Grand Conseil a été sollicité pour l’obtention de crédits supplémentaires et un important débat démocratique est ouvert.

La charge fiscale des personnes au bénéfice des prestations complémentaires (ou à la limite de ce droit) est très élevée. Cela concerne beaucoup de femmes. Il y a quelques années, le Conseil d’Etat avait expliqué qu’il devait s’occuper en priorité des familles et que le problème pourrait être repris dans quelques années. Bien que le budget de l’Etat soit aujourd’hui très tendu, serait-il possible que le Conseil d’Etat, votre département en particulier, se penche sur la problématique de cette frange de population ?

Lors de la dernière réforme, le barème fiscal a été corrigé à la baisse pour toutes les catégories de contribuables. Par ailleurs, le seuil de taxation a été élevé de Fr. 5000.- à Fr. 7500.-. Ces mesures devraient améliorer la situation de ces personnes.

Le comité de l’AVIVO remercie Mme la Conseillère d’Etat pour la clarté de ses réponses et l’excellent climat au cours de cet échange.

 

Propos recueillis par Josette Voisard